Le squelette constitue l'armature interne du cheval.
Il donne à son corps à la fois rigidité et souplesse, grâce à l'alternance
des os et des articulations. Etudier les particularités du squelette
permet de comprendre comment le cheval est construit et comment exploiter
au mieux ses capacités.
1) Le
corps :
Il se compose de la colonne vertébrale (rachis)
sur laquelle viennent se greffer l'os coxal, la cage thoracique et la
tête.
La tête du cheval est assez volumineuse par rapport
au reste de son corps, à cause de la grande taille de la mâchoire inférieure.
La tête est articulée au niveau de l'os occipital
avec la 1e vertèbre cervicale (l'atlas), ce qui permet uniquement
un mouvement de flexion/extension. Cette articulation permet le ramener.
L'atlas est articulé avec la 2ème
vertèbre cervicale (l'axis). C'est une articulation très mobile, mais
en rotation uniquement.
Le reste des vertèbres cervicales est moins mobile
que l'atlas et l'axis.
Tous les chevaux n'ont donc
pas la possibilité d'adopter un bon placer, par manque de mobilité de
l'articulation entre l'os occipital et l'atlas, ou parce que leur auge
est trop étroite. En effet, lors du ramener, l'encolure "s'encastre"
entre les 2 maxillaires inférieurs.
La colonne vertébrale a un trajet assez différent
de celui qu'on imagine. En effet, l'encolure d'un cheval est essentiellement
remplie de ligaments et de muscles, alors que son garrot correspond
uniquement aux épines des 2ème à 9ème
vertèbres dorsales. Le garrot est un point très sensible, parce qu'il
y a très peu de chair qui sépare la peau de ces pointes osseuses.
Le rachis est constitué de 7 vertèbres cervicales
très mobiles, 18 dorsales peu mobiles, 6 lombaires assez mobiles et
15 à 18 coccygiennes très mobiles. Les chevaux arabes et les barbes
ont 17 dorsales, et 5 lombaires seulement.
Les vertèbres lombaires sont plus mobiles que le
reste du dos, et constituent une véritable charnière entre la croupe
et le thorax, qui permet l'engagement des postérieurs.
Les chevaux au rein plutôt
long sont donc plus souples que les chevaux au rein court, et donc plus
recherchés en dressage. Mais un rein long fragilise le dos, ce qui fait
que les chevaux qui ont le dos soumis à de fortes contraintes (attelage,
horse-ball) seront choisis avec un rein court et puissant.
La rigidité du dos du cheval
se voit bien quand le cheval se gratte les flancs: il est obligé de
ployer son encolure parce que son dos est extrêmement rigide. Cette
rigidité en fait un mauvais sprinter et sauteur, comparé aux félins
qui peuvent utiliser leur dos comme un ressort. Le cheval est un animal
fort, robuste, mais peu souple, et peu adapté aux courses et aux sauts.
C'est pourquoi les chevaux d'obstacles et de courses (à haut niveau)
finissent souvent boiteux à cause des dégâts qu'ont enduré leurs rachis.
La cage thoracique est formée de 8 côtes sternales
(vraies côtes), reliées au sternum, et de 10 côtes asternales (côtes
flottantes). Toutes les côtes sont attachées aux flancs des vertèbres
dorsales.
2) Les
membres antérieurs
:
Composés de l'omoplate, de l'humérus, du radius,
du cubitus, des os du carpe, du 3e métacarpe et ses stylets,
et des phalanges. Le cheval n'a pas de clavicule.
L'omoplate est plaquée contre la cage thoracique,
mais n'est reliée au thorax par aucune articulation. Elle est maintenue
en place par un réseau de muscles, de ligaments, de tendons, et d'aponévroses.
L'omoplate et l'humérus s'articulent à angle aigu
et forment l'épaule.
Cette construction particulière
du massif de l'épaule chez le cheval amortit les chocs de manière exceptionnelle,
grâce à l'adaptation constante de l'angle entre omoplate et humérus,
et aussi du fait que le membre antérieur ne soit relié au reste du corps
que par un berceau d'éléments musculaires et tendineux, donc souples.
Ceci explique aussi les difficultés que rencontre le jeune cheval pour
porter le cavalier: ses muscles étant insuffisamment développés, sa
cage thoracique et son dos s'affaissent littéralement entre ses épaules.
Le genou du cheval correspond au poignet de l'homme.
Comme le carpe humain, le genou du cheval est formé de 2 rangées d'osselets
articulés entre eux. Cette articulation est assez mobile et amortit
très bien les chocs, grâce aux glissement des os du carpe entre eux.
Le canon est formé du 3e métacarpe et
des vestiges du 2ème et du 4ème
métacarpes (les stylets). Le cheval repose donc sur un seul doigt, qui
correspond à notre majeur.
Les 3 phalanges (correspondant au boulet, au paturon,
et à l'os naviculaire) constituent un système d'amortissement très efficace,
et on peut le voir à la réception des sauts: le boulet s'affaisse et
touche presque le sol.
Il faut donc veiller à ce
que les paturons du cheval ne soit pas trop droits (amortissement fortement
réduit), ni trop ployants (affaiblit l'articulation et fatigue les tendons)
3) Les
membres postérieurs
:
Composés de l'os coxal (bassin), du fémur, du tibia
et du péroné, du tarse, des métatarses et des phalanges.
Contrairement au membre antérieur, le postérieur
est solidement fixé d'os à os au rachis.
L'os coxal est fixe par rapport à la colonne sacrée,
et se contente de transmettre la poussée des postérieurs.
Le fémur est l'os le plus long et le plus volumineux
du squelette du cheval. Il est mû par les muscles fessiers, qui sont
très volumineux et extrêmement puissants.
Les muscles fessiers sont
puissants et limitent la flexion et l'extension de l'articulation coxo-fémorale.
Ils sont situés au bout du bras de levier des postérieurs: on a donc
des membres allégés vers le bas, pouvant se déplacer rapidement.
Le grasset correspond au genou de l'homme. On peut
voir et sentir la rotule en avant de l'articulation. On trouve à ce
niveau un système qui permet de verrouiller l'articulation, permettant
au cheval de s'appuyer sur un postérieur sans se fatiguer. En effet,
lorsque l'articulation du grasset est en hyperextension, la rotule glisse
et vient buter sur une saillie osseuse, ce qui bloque l'articulation.
Le jarret, de même que le tarse humain, comporte
3 rangées d'osselets. Les os du tarse, comme ceux du carpe, peuvent
glisser légèrement les uns sur les autres pour amortir les chocs.
Le canon et le doigt sont semblables à ceux des
antérieurs. Le paturon est néanmoins plus vertical.
De même que pour les antérieurs,
le systême de glissement des os du tarse, combiné aux articulation qui
forment un S déformable, constituent un système d'amortissement très
efficace. De plus, la flexibilité du S augmente l'amplitude du mouvement
donné au fémur par les muscles fessiers et amplifie l'efficacité; de
la jambe en propulsion.
Pour mieux situer les articulations du cheval par
rapport à celles de l'homme
Schémas en noir et blanc tirés du
livre "L'EQUITATION" de Pierre Chambry.
Schéma en couleurs tiré de Cheval Magazine.