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Le galop chez un jeune cheval

 

Pendant toute notre vie de cavalier, nous allons rechercher l'équilibre de notre cheval. Il est donc indispensable de ne pas perdre cet objectif de vue. Nous devons donc, dès les premiers départs, rechercher le meilleur équilibre que notre monture est capable de nous donner. Nous voyons là l'importance du travail à la longe préparatoire au travail monté du jeune cheval. Si celui-ci sait répondre au stimulus « départ au galop », quelle que soit la forme du code que vous avez construit avec lui, ce dernier fera rapidement le rapprochement entre le stimulus utilisé à la longe et votre demande de départ au galop en selle. Il vous sera ensuite aisé d'associer à ce code « oral » un code « jambes - mains ». Puis, d'association, vous passerez progressivement à la substitution afin de ne plus conserver que le code « jambes - mains ».

Nous allons donc aborder le problème des aides du départ au galop. Comme je l'ai déjà expliqué dans plusieurs articles, nous allons différencier les aides qui vont nous permettre de préparer le départ au galop et les aides qui vont nous permettre de demander ce départ. À ce stade du dressage de notre cheval, les aides « préparatoires » vont avant tout avoir pour objectif de le mettre dans le meilleur équilibre possible. À cette fin, le choix de l'allure et le choix de l'endroit où demander le départ sont primordiaux. Il est évident que la qualité du galop dans lequel partira notre cheval dépendra avant tout de la qualité de l'allure dans laquelle il se trouvait au moment de la demande du départ. Puisque nous allons rechercher un galop cadencé, il est indispensable que l'allure initiale soit, elle aussi, cadencée. Nuno Oliveira a écrit : « De la qualité de l'allure où l'on est, dépend la qualité de l'allure qui va suivre. ». Vous veillerez donc à la qualité du trot à partir duquel votre cheval prendra son galop. En cas de difficultés, demander le départ à partir d'une transition descendante « trot - pas », voire du pas directement, peut vous faciliter grandement la tâche. Si le choix de l'allure de référence est important, le choix de l'endroit pour demander le départ l'est tout autant. Le schéma ci-dessous vous montre l'endroit où il est préférable de demander le départ. En effet, à cet endroit, le cheval se retrouve canalisé par l'approche du coin et du petit côté. Il sera donc de lui-même incité à se soutenir. Le demander au début d'un grand côté ouvrirait à notre monture l'espace pour se jeter dans son départ.

Si le départ n'est pas obtenu à la première demande, ne vous acharnez pas sur ce départ loupé. Il est préférable de remettre le cheval en ordre, de revenir aux aides préparatoires, car si les aides exécutoires ne fonctionnent pas comme souhaitées, c'est bien souvent que les aides préparatoires n'ont pas été correctement mises en place. Je vous invite d'ailleurs à revenir à l'endroit où le cheval n'a pas répondu correctement à vos aides pour renouveler votre demande. Si, au bout de plusieurs demandes infructueuses, vous êtes toujours confrontés à l'échec, je vous conseille d'oublier provisoirement l'exercice. Abordez provisoirement un autre travail, afin d'éviter l'énervement de l'un et de l'autre. Ce qui ne pourrait aboutir qu'à d'inutiles conflits. Bien sûr, après cet "intermède", vous devez revenir à l'endroit où vous n'avez pu obtenir satisfaction dans votre demande de départ au galop et reprendre ce travail. D'une manière générale, si votre cheval vous échappe ou vous désobéit à un endroit bien précis du manège, quelque soit l'exercice envisagé, revenez à cet endroit pour lui redemander l'exercice qui n'a pas correctement effectué. Si le désordre persiste, il vaut mieux renoncer provisoirement pour remettre en ordre dans le calme et revenir ensuite à l'exercice, à l'endroit même où celui-ci a posé le problème.

Maintenant, grâce à l'attention que vous avez portée aux aides préparatoires, votre cheval se trouve dans les meilleures dispositions possibles pour effectuer son départ. Il ne vous reste plus qu'à utiliser les aides « exécutoires ». La forme de ces aides va dépendre du degré de dressage de votre monture. Voici comment je procède avec un jeune cheval. Par le travail préparatoire à la longe, j'ai élaboré un code simple précis que celui-ci a assimilé. Par exemple : « Va galope... hop ! » déclenche le départ. Je vais donc utiliser le même code monté. À l'endroit recommandé dans le paragraphe précédent, je m'assois correctement dans la selle, je détends au maximum mes rênes afin que son désir de se porter en avant ne vienne pas se heurter à ma main. Ma demande vocale s'accompagne d'une action simultanée de mes deux jambes de l'arrière vers l'avant, c'est-à-dire, dans le sens du mouvement du cheval, en veillant à ce que ma jambe extérieure soit plus reculée que ma jambe intérieure. Mes actions doivent être suffisamment amples et claires pour que mon poulain puisse faire le rapprochement entre la demande orale et mes actions de jambes. Progressivement, j'essaye de substituer les aides de jambes à mes aides vocales pour finir par ne plus utiliser que mes jambes. Bien sûr, la voix, première aide naturelle du cavalier, ne doit jamais être totalement abandonnée. Dans le cas du départ au galop, elle peut, le cas échéant, calmer, rendre attentif, aider ou renforcer l'action de jambe.

Il faut savoir qu'en général, le travail à main gauche étant plus facile que le travail à main droite, le départ au galop à gauche ne pose à priori pas réellement de problème chez le poulain. Il n'en va pas forcément de même pour les départs à droite. Au cas où les aides préparatoires ne suffiraient pas, il ne faut pas hésiter à mettre le cheval dans un léger contre pli, c'est-à-dire en lui mettant par la rêne extérieure le bout du nez vers l'extérieur du cercle. Ceci va limiter l'amplitude de l'épaule extérieure et par là même favoriser l'amplitude de l'épaule intérieure.

Ne cherchez pas à cadencer votre cheval avec vos mains si celui-ci a trop d'énergie dans son galop. Vous risqueriez d'obtenir une avant-main « emboutie » sans pour autant régler le problème dû à son énergie. C'est par la variété des exercices que vous allez lui proposer que vous devez amener votre cheval à trouver sa cadence. Voici une série d'exercices pour aider votre cheval à trouver sa cadence : à main gauche, comme je l'ai expliqué précédemment, je pars au galop en fin de cercle, avant le coin du début du petit côté. Je refais un cercle complet à cet endroit ; je marche large ; je fais un cercle au milieu du grand côté ; je marche large ; je fais un cercle à l'autre extrémité du manège avant de prendre la diagonale et repasser au trot. Puis, je refais ce même travail à l'autre main. Ceci n'est qu'un exemple. L'important est que vous ayez vos rênes longues et que ce soit le cheval qui, par la succession d'exercices, finisse par trouver sa cadence. Malgré tout, il faut veiller à ce que votre cheval, sur les cercles, ait la bonne incurvation. Pour quitter le cercle et marcher large, un léger contact sur la rêne extérieure, en fin de cercle, suffit. Si, pour un jeune cheval, la correction de l'incurvation, de la géométrie, est indispensable sur les cercles, un léger contre pli à la piste ne prêtera pas à conséquence. Tout comme dans votre travail au pas et au trot, soyez rigoureux dans la géométrie de vos figures. Le cas échéant, n'hésitez pas à prendre des points de repère à pied afin d'avoir plus de rigueur cheval. Faire une volte "d'environ" 12 m de diamètre et faire une volte de 12 m de diamètre ne vous obligera pas à la même rigueur dans la correction de vos aides. Et c'est par cette rigueur que vous progresserez.

Il n'y a pas d'âge pour parfaire son équilibre au galop...