Voilà la préoccupation que j’ai avec le petit Laissepouille depuis le début… Mais, rassurez-vous, ça progresse.
Par curiosité, touchez le bord supérieur des deux omoplates de votre cheval et comparez la distance qui les sépare du sommet du garrot, vous verrez qu’une épaule est plus haute que l’autre. Chez le petit, c’est la gauche ! De plus, chez ce magnifique cheval qu’est à moi, Stéphanie Saturnin qui a la gentillesse de venir me le parer m’a fait remarquer que la paroi gauche des antérieurs était droite alors que la droite avait une légère courbure vers l’extérieur, ce qui prouve que le cheval est en appui sur sa paroi gauche puisqu’en appui sur son membre gauche, sur son épaule gauche, ce qui explique que celle-ci soit plus haute que la droite.
Donc, le cheval est concave à droite, refuse le contacte sur la rêne droite, par contre, refuse le pli à gauche et a une forte tension sur la rêne de ce côté. Il a en plus dans ce cas tendance à avoir le post droit qui dévie vers l’extérieur en refusant de pousser dans l’axe de l’épaule droite. Le centre de gravité se trouve décalé vers l’épaule gauche au lieu d’être à l’aplomb du garrot. L’épaule gauche est donc surchargée par rapport au post droit qui lui refuse sa part de boulot, que ce soit en propulsion qu’en répartition du poids.
Quand je regarde Louise monter, je constate et lui fait constater qu’elle est toujours à gauche du petit. Cela vient de la bascule de l’axe sternum – garrot qui est dévié le haut vers la gauche et le bas vers la droite. Donc, le petit cherche toujours la renvoyer à gauche.
Le petit est donc un parfait gaucher…
Si vous constatez que c’est l’épaule droite qui est plus haute sur votre monture, vous faite un copier – coller de ce texte en remplaçant gauche par droite et lycée de Versailles.
Bon, j’espère avoir été clair dans mes explications. Bon, ça, c’était avant. Mais, JP est passé par là pour remédier à tout cela. Et Saturnin également pour rectifier l’aplomb des pieds…
Alors, voilà comment j’ai fait pour être sur la bonne voie pour corriger ce problème : déjà, contre épaule droite en dedans pour remettre le post droit dans l’axe et « contraindre » le petit à accepter de tendre cette rêne droite. Bon, vous m’direz, tu le mets de ce faite encore plus sur l’épaule gauche ! Oui, mais je pense que ce contact sur la rêne droite est important. Et que le cheval accepte de pousser dans l’axe avec son post droit l’est tout autant. Là, je reste au centre, voire légèrement à droite avec mon assiette pour malgré tout essayer de contrebalancer la bascule excessive de la cage thoracique. Mais, je ne limite pas le pli avec la rêne gauche puisque je veux qu’il rééquilibre son contacte en acceptant le contact à droite. J’ai également beaucoup fait un exercice que m’avait montré Lucien Gruss : en cercle de quelques mètres au pas à main gauche, puis ensuite au trot quand l’exercice est bien compris, main gauche basse au niveau du genou et rêne extérieure, tenu à la française, haute qui exerce une tension sur la commissure droite jusqu’à ce que le cheval accepte le contacte (au début, il va lever la tête pour l’évite justement) et descende en extension d’encolure vers la gauche.
Ensuite, quand j’ai senti ce contact à droite se raffermir (quelques séances quand-même) je suis passé en restant à main droite dans le pli à gauche. Et, me souvenant des paroles de Nuno Oliveira qui disait en substance : sur le côté difficile, remplacer la main par la jambe, je suis passé dans le plus à gauche non pas en amenant le nez de ce côté, mais en poussant les épaules de l’autre avec ma jambe gauche fort avancée. Je pense qu’en plus, psychologiquement pour le cheval, il est important de commencer à chercher le pli difficile à la main facile. Là, bien entendu, je me mets fortement à droite pour basculer l’axe de son thorax dans ce sens, en reculant mon épaule gauche vers son post droit, pour l’obliger à prendre du poids afin de rééquilibrer le centre de gravité. Ma jambe droite (je suis grand, donc elle dépasse sous lui) vient le « chatouiller » avec l’éperon droit sous lui pour inciter cette bascule en repoussant le sternum à gauche.
Si le cercle à main droite dans le pli à gauche grâce à ma jambe gauche, je suis passé progressivement d’une contre épaule qui avait tendance à écarter le post droit à un espèce d’appuyer les deux bouts à l’extérieur.
Tout ce travail a fait que le petit s’est bien rééquilibré latéralement. Ce n’est pas encore parfait, mais en très bonne voie.
Au galop, beaucoup de contre épaule droite pour les raisons invoquées plus haut dans le travail au pas et au trot. J’ai également beaucoup travaillé les deux bouts à l’extérieur à main droit au galop à droite. Au début, très difficile, voire impossible, puis, à force de travailler l’ensemble de ce que je vous ai décrit plus haut, il accepte de le faire de mieux en mieux. Là, une parenthèse. En octobre 2015, je lui ai fait travailler les changements de pieds qu’il a très bien faits, mais au bout de 3 ou 4 séances, j’ai complètement arrêté, car les exercices pour le redresser au galop sont très proches de la demande du changement de pieds. J’y reviendrai donc quand je jugerai qu’il s’est suffisamment rééquilibré latéralement.
Mes sources : bien entendu Nuno et Michel Henriquet, JPG que je laisse compléter ce texte, car je ne voulais pas déformer ses propos en le citant, Pierre Beaupère qui décrit très bien la dissymétrie dans son dernier livre, en faisant l’impasse et c’est dommage, sur la bascule de la cage thoracique, ce qui est une donnée important je pense, Christian Forlini, etc.
Voilà, si quelqu’un veut intervenir, ne vous privez pas, c’est un sujet fondamental pour l’éducation de votre cheval… Et complètement ouvert !