Équitation Passion : Le site de l'Équitation à Cheval et à Poney.

Éduquer, Réeduquer.


Introduction :

Encore un petit texte proposé par Maryan, un petit texte qui vous aidera avant tout à comprendre votre cheval. Car, on ne peut devenir cavalier sans connaître, comprendre le cheval que l'on espère éduquer.

Si comme Maryan, vous souhaitez me soumettre un article à mettre en ligne, n'hésitez pas ! Reportez-vous aux conditions que vous trouverez en cliquant sur le lien ci-dessous.

Conditions...

 

Le respect ne peut se faire à sens unique. Dans votre pratique de l'équitation comme dans votre relation avec votre cheval, vous devez vous attacher à être respectueux et juste avec votre partenaire cheval. Mais ce respect, il vous le doit aussi. Si vous vous interdisez d'user de force et de brutalité envers lui, il est normal d'exiger la réciprocité : votre cheval n'a pas plus le droit que vous d'utiliser sa force contre vous ni de vous négliger.

Le cheval a pour lui sa puissance, sa vitesse de réaction (influx nerveux), sa masse.

Il est très facile d'admettre que nous, humains, ne sommes pas très bien pourvu dans ses trois domaines ! Nous devons donc agir en les évitant à tout prix : la force, la vitesse, l'inertie.

Le cheval quant à lui agit instinctivement avec sa force, sa vitesse, son inertie.

Toute son éducation vise donc à lui apprendre à maîtriser ses aptitudes physiques en notre compagnie. Pour y parvenir nous devons utiliser l'anticipation, la stratégie, la récompense.

Il ne faut jamais oublier que :

1) Éduquer ou rééduquer un cheval est toujours possible. Bien sûr, il existe toujours des cas extrêmes où des animaux gravement traumatisés seront peu ou pas récupérables mais cela reste exceptionnel.

2) Les chevaux apprennent toute leur vie. Il y a des sujets plus ou moins doués. Les habitudes anciennes, bonnes ou mauvaises, sont parfois longues à changer. La réflexion, la patience, la cohérence et la rigueur sont les clés de l'éducation.

3) Il faut savoir faire la part des choses entre une éducation dictatoriale qui réduit la personnalité du cheval à l'inhibition, et le laxisme déguisé en fausse liberté. Le cheval ne se sent bien ni dans l'un ni dans l'autre. Son équilibre se trouve dans un juste milieu, où il est capable d'exprimer ses émotions dans un "cadre", sans débordement excessif (sauf événement exceptionnel). Le cadre est constitué de repères hiérarchiques claires, des rituels, de règles de vie en groupe….

L'éducation est un dialogue !!!!


1) La réflexion :

Il ne s'agit pas de faire obéir le cheval coûte que coûte, il s'agit de lui faire comprendre ce que l'on attend de lui, puis de mettre en place des habitudes de comportements qui augmenteront la relation de confiance et la sécurité. Nous devons donc imaginer des actions éducatives (demande/réponse) simples. Il faut analyser la situation qui pose problème ou que nous voulons simplement changer. Il faut définir notre objectif. Éventuellement, si l'objectif est complexe, il faut le diviser en étapes éducatives. Ensuite il faut partir de la réponse souhaitée et imaginer "l'action-question" qui pourrait générer cette réponse. Ensuite au cours de tout phase éducative, il faut continuer à analyser le comportement du cheval, sa façon d'appréhender les apprentissages, de donner ses réponses ou de ne pas les donner afin de ne jamais aller trop loin, trop vite, afin de réajuster éventuellement le mode de demande… afin de ne jamais s'emporter !


2) La patience :

Entre deux êtres qui ne parlent pas la même langue, la patience est un remède universelle. C'est notre plus grande difficulté car notre civilisation est rythmée par nos 365 jours par an, nos 24 heures par jour, nos 60 minutes par heure…Le cheval lui n'a aucune notion de cette minuterie géante ! Il fait jour, il fait nuit, il a faim, il a sommeil, etc. Quelque soit l'envie qui le taraude c'est en l'instant et ça prend le temps qu'il faut.

C'est pour "gagner du temps" entre autre, qu'il est indispensable d'avoir des demandes simples, de laisser le temps-cheval d'une réponse et de répéter la même demande (sans aucune modification d'intensité) jusqu'à l'esquisse d'une réponse. L'absence persistante de réponse ne doit pas déboucher sur une réprimande. Soit la demande n'est pas compréhensible et il faut en imaginer une autre, soit elle n'est pas "entendu" et alors elle peut augmenter d'intensité très progressivement.


3) La cohérence

En phase d'éducation comme de rééducation elle est étroitement lié à la patience, à la réflexion et à la rigueur. La cohérence nécessite un minimum d'intuition et de connaissance de ce qu'est réellement un cheval. Car si nous utilisons notre logique pour nous faire comprendre du cheval, nous ne devons jamais construire nos stratégies en fonction de notre intérêt mais du sien. Et si on se trompe sur les motivations comportementales du cheval, les réponses ne seront pas celles souhaitées. La plus monumentale incohérence, couramment répandue, est de croire que le cheval ne fait pas ce qu'on attend de lui pour nous contrarier. Il y a une multitude d'explications possibles à la "désobéissance" : il ne comprend pas, il se sait pas, il ne veut pas parce qu'il a peur, mal, etc… mais "pour nous contrarier", JAMAIS !

Il faut donc être cohérent dans notre analyse, notre stratégie et surtout dans la liaison demande/réponse du point de vue d'un cheval ! C'est pour cela qu'il faut partir de la réponse pour trouver la demande.

4) La rigueur :

J'ouvre mon Larousse à rigueur et j'y lis 4 sens à ce terme, les 3 premiers me font frémir, il est question de sévérité extrème, d'inflexibilité…beurk ! Mais le 4 ème sens est celui que je retiens et sur lequel je souhaite attirer votre vigilance, je vous retranscris donc cette définition, je pense qu'elle se suffit à elle-même : grande exactitude, exigence intellectuelle.

J'ajouterais simplement que la constance est le ciment de toute éducation. Il est impensable d'attendre du cheval une même réponse si la demande varie d'un jour à l'autre, si le rituel se déroule différemment… tous les éléments nécessaires à la réponse doivent toujours être réunis. Si le cheval fournit une bonne réponse avec une partie seulement des éléments de la demande (situation inhabituelle, demande "trop discrète", demande peu claire, ou faite par une personne inconnue, etc…), il doit être récompenser au centuple !!!! En revanche, la "mauvaise" réponse à une mauvaise demande est de la responsabilité du demandeur !

Pour conclure, une règle d'or : premièrement le cheval a toujours raison ; deuxièmement le cheval a toujours raison ; troisièmement le cheval a toujours raison ; quatrièmement, s'il est prouvé que le cheval a tord, appliquer immédiatement le premièrement !