Équitation Passion : Le site de l'Équitation à Cheval et à Poney.
Le débourrage


"Le débourrage d'un jeune cheval doit surtout s'adresser au mental : c'est le "préparer" à être dressé."
"Avec un jeune cheval, travaillez 85 % au trot enlevé et 15 % au trot assis"
(Nuno Oliveira dans "l'Art Équestre : Notes sur l'enseignement"
aux Éditions Crépin-Leblond 1991)

Nous allons donc envisager deux parties dans le débourrage : pour commencer, le travail qui doit se faire autour du cheval pour l'habituer à l'homme, puis le travail préparatoire à la monte et le début du travail monté.

À la question : "à quel âge doit-on commencer à débourrer un cheval ?", je répondrai : "le plus tôt possible...". Abd El-Kader, émir arabe du 19ème siècle, a écrit à un officier français que, dans son pays, pays du cheval par excellence, les chevaux étaient débourrés à deux ans, âge où ils sont très malléables. Ensuite, ils les laissaient finir leur croissance au pâturage jusqu'à l'âge de cinq ans... N'était-ce pas la voix de la sagesse ?... Bon, maintenant, les chevaux sont souvent débourrés au printemps de leur troisième année, vers le mois d'avril. Comme cela, ils peuvent profiter de la bonne herbe de printemps en allant au pré de mai à septembre. N'ayez pas peur, quand vous le retravaillerez au mois de octobre, votre poulain n'aura rien oublié... Mais, si c'était Abd El-Kader qui avait raison ???


Ph. B.Langrish

Selon Jean-Claude Barrey, dont vous pourrait lire le compte-rendu d'un stage ayant pour thème : « Le poulain – Apprentissages, débourrage et travail du jeune cheval : Approche éthologique » à la fin de cet article, « le programme d’attachement du poulain à sa mère s’effectue au cours de 3 premières semaines. Toute intervention humaine dans cette période compromet la solidification du lien entre la mère et son petit. Seule la mère peut transmettre certains apprentissages à son jeune. »

Vous devez donc, dès ces trois semaines passées, habituer votre cheval à être manipulé par vous : caresses, pansage, marcher en main au licol, prise des pieds... Allez le promener en main dans la nature afin de lui faire découvrir les environs. Cela pourra vous être utile dans vos premières sorties montées. Dans ces déplacements en main, vous pouvez vous faire aider par une personne tenant un autre cheval en main, ou vous faire aider par une personne qui suit à pied, et qui, à l'aide d'une chambrière, pourra être délicatement persuasif... Cela sera préférable à tout ce que pourrez faire en le tirant par la longe.

Tout ce qui peut rapprocher le cheval de l'homme, le mettre en confiance, doit être fait. De plus, cela adoucira le "traumatisme" du débourrage. Mais, attention, il reste un cheval et ne sera jamais un animal domestique au même titre qu'un chien. Ne jouez donc pas avec lui. Un jour, il pèsera 450 kg... Reportez-vous à l'article sur l'achat d'un poulain.

La première partie est donc une phase de mise en confiance et de socialisation. Il doit accepter, sans mordiller, sans rechigner et en toute confiance tout ce que vous lui faite. La deuxième phase va se décomposer en deux parties : la préparation à la monte et la monte proprement dite. Si la première a été bien faite, la deuxième devrait, elle aussi, bien se passer.


©Frédéric Chéhu (fchehu@club-internet.fr)

Vous devrez commencer par apprendre à votre poulain à travailler à la longe. Je vous renvoie pour cela à l'article "le travail à la longe". Ce travail est fondamental. Le cheval devra comprendre la signification de vos commandements vocaux. Ensuite, quoi de plus facile d'obtenir un départ au galop dans le meilleur équilibre possible si votre cheval comprend le sens du terme : "galope !"; quoi de plus facile d'obtenir une transition descendante sans heurt ni traction si votre cheval comprend le terme : "auuu paaas...". Ce travail à la longe ne doit donc pas être négligé. Parallèlement, votre cheval devra être habitué au mors et à la selle. Vous pouvez lui laisser dans la journée au box un filet sans rêne. Vous pouvez aussi lui mettre un surfaix légèrement serré. Vous devez le longer progressivement avec des étriers ballottants pour l'habituer au ballottement de jambes le long de ses flancs. Autre recommandation importante : votre cheval ne doit craindre ni la cravache, ni la chambrière. Il doit comprendre ce qu'elles représentent, il doit les respecter. Je n'hésite pas, dans cette période d'apprentissage, à caresser puis à "frapper" délicatement mon poulain sur toutes les parties de son corps, de la tête aux pieds avec ces deux instruments trop souvent considérés par le cheval et le cavalier comme des instruments de "torture". Ce sont des instruments "pédagogiques" nécessaires ! Il ne doit absolument pas en avoir peur.


©Frédéric Chéhu (fchehu@club-internet.fr)

Le montoir va se dérouler lui aussi de manière très progressive : se pendre aux étriers, faire claquer les étrivières le long de ses flancs en tenant les étriers, mettre le pied dans l'étrier (sans l'enfoncer bien sûr), se mettre en appui dessus (ce travail doit être fait des deux côtés, et non du côté montoir seulement). Ensuite, il vous suffira de vous mettre en selle. Mettez-lui une étrivière autour du cou. Je mets toujours une deuxième paire de rênes sur les anneaux extérieurs d'une muserolle allemande pour préserver sa bouche. Il devra être tenu en main par une longe sur le caveçon pour lui faire découvrir la piste. Contentez-vous de quinze minutes de travail monté dans les débuts. Autre recommandation importante : la personne qui tient la longe a un rôle plus important et plus difficile que la personne qui est sur le dos du cheval. De ses réactions dépendront les réactions du poulain. Le cavalier doit être passif. Son rôle est de tenir en selle sans gêner le cheval. Tout le reste est de la responsabilité du teneur en main.

Dans les premiers temps de monte en "solo", ne travaillez pas dans un espace trop grand. Votre cheval sera mieux canalisé. N'hésitez pas à vous faire aider par une personne à pied dans le milieu du manège, aidée d'une chambrière. Mais, attention aux capacités de cette personne qui pourrait vite devenir une gêne si elle ne réagit pas correctement.

Il ne vous reste plus qu'à aller le promener dans la nature. Faites vous accompagner par un vieux routier qui ne botte pas. Cela sécurisera votre poulain. Mais, attention, mettez-le souvent devant. Il doit apprendre à marcher en tête.

Si votre manque d'expérience vous inquiète, fixez-vous environ un mois pour tout ce travail, et ne passez à l'étape supérieure que si vous êtes sûr que votre cheval a assimilé ce que vous lui avez demandé. La prudence et la patience seront gage de réussite. Votre travail doit être guidé par votre bon sens.

 


 

Compte-rendu du stage

Le poulain
Apprentissages, débourrage
et travail du jeune cheval

Approche éthologique

animé par Monsieur Jean-Claude BARREY, enseignant
et chercheur en éthologie,

dirigeant la station de recherche pluridisciplinaire
de Saint-Sauveur en Puisaye

 

Ce compte-rendu est établi à partir de notes personnelles prises par Maryan, active participante du forum, lors d'un stage avec Jean-Claude Barrey.

Le notions éthologiques de base sont considérées comme acquises, seuls quelques rappels peuvent apparaître mais j’invite fortement le lecteur novice à prendre préalablement connaissance du précédent compte-rendu sur l’éthologie équine disponible sur ce même site.

 

Notions générales :
rappels et compléments…en vrac !

 Le cheval a la notion du passé et du présent mais n’a pas de compétence à se projeter dans l’avenir.

 

 

L’attachement au groupe est prioritaire. Le cheval ne rentre pas à l’écurie mais revient au groupe. Le déplacement géographique ne lui pose pas de problème s’il conserve ses compagnons. Les relations sociales restent un élément essentiel à son équilibre. La pire des choses pour lui est l’isolement.

Parmi les comportements du cheval deux sont totalement innés et trouvent leur origine dans le cerveau reptilien : la fuite/lutte et la consommation.

La fuite et la lutte sont des réactions normales chez le cheval, inscrites dans son programme comportemental. Il ne s’agit pas d’adaptation.

Le système émotif est prédominant dans la structure cérébrale du cheval, c’est le centre de ses décisions. Cette partie du cerveau, appelée amygdale temporale, est impliquée dans les émotions, l’apprentissage émotionnel et la mémoire.

Le cheval est capable d’appliquer à ses mâchoires une pression de près de 50kg par cm². Il faut garder cela à l’esprit lorsqu’il s’appuie sur son mors. Il ne craint pas la traction, la résistance, il craint les à-coups.

Parmi les éléments d’expressivité, Monsieur Barrey explique que le grincement de dent est sans aucun doute une manifestation de stress. Il faut distinguer les oreilles fixées vers l’arrière qui révèlent une écoute intérieure et les oreilles plaquées qui expriment l’agressivité. Par le jeu constant de sa bouche le cheval évacue ses tensions. L’homme occupe ses mains, le cheval occupe sa bouche…
 
Dans un rond de longe fermé, type round pen, le cheval n’a pas un sentiment de fuite assouvissant. Le cheval a besoin d’un environnement asymétrique et l’absence de repère provoque le stress. Il est préférable d’effectuer le débourrage dans un manège ou une carrière. Mais, si l’on ne dispose que d’un rond de longe aux parois hautes et pleines, il est indispensable d’introduire des éléments visuels variés sur les parois.


Schéma de Lorenz-Graig

Production d'excitation endogène = besoin

Comportement d'appétence = recherche de la solution avec mobilisation sensorielle
 
Signal déclencheur = solution

Acte consommatoire = satisfaction du besoin


 

Les apprentissages

Jean-Claude Barrey, comme d’autres scientifiques et éthologues parmi lesquels Boris Cyrulnik, défend l’idée que l’inné est indissociable de l’acquis et qu’il n’est pas possible de déterminer la part de l’un et de l’autre dans la construction de l’individu ; l’acquis se développant toujours sur l’inné.

Quel que soit le mode d’apprentissage choisi, même le plus doux, le débourrage est une soumission pour le cheval. L’équitation est une adaptation pour l’humain/cavalier. Il est possible de dresser n’importe quel cheval tant que l’apprentissage intervient dans la phase juvénile, jusqu’à 6 ans environ. Durant cette période, le cerveau est extrêmement « perméable ».

Le « mécanisme » de l’apprentissage est le suivant : l’individu détecte dans son environnement quelque chose d’inhabituel, « un élément saillant », dont la répétition va permettre l’inscription dans le comportement de façon durable.

 

Plusieurs types d’apprentissages :

  • Finalisme : la finalité prime car elle est considérée comme l’explication de tout comportement. Ce qui pourrait se résumer en : peut importe la méthode, seul le résultat compte !!! C’est le cas des colliers électriques ou étrangleurs pour chien, des colliers « anti-tic à l’appui » pour les chevaux, des entraves, etc… Ce sont des exemples de méthodes « expéditives » de finalisme.
  • Réflexologie : apprentissage non associatif du type pavlovien. C’est la méthode du clicker par exemple, ou de la fameuse cloche qui faisait saliver les chiens de Monsieur Pavlov.
  • Behaviourisme : qui ne prend en considération que les relations directes ou presque directes entre les stimuli et les réponses. Aussi appelé comportementalisme. Cette méthode repose sur le renforcement positif. Le principe est de renforcer positivement un comportement inné pour pouvoir ensuite le provoquer sur demande. L’apprentissage découle de la volonté et de l’intervention d’un tiers : humain ou machine.
  • Cognitivisme : apprentissage par le traitement de l'information capacité d'acquérir, conserver, et transmettre des connaissances par la perception, l'intelligence, le langage, le calcul, le raisonnement ou même laconscience. Cet apprentissage repose sur l’idée du raisonnement et de la capacité de compréhension et de restitution de l’individu. On ne considère plus l’acquis comme un simple conditionnement ou une réponse biologique dénuée de « sens » pour l’apprenant.
  • Ecologie comportementale : apprentissage associatif par rétroactivité positive, le milieu détermine le comportement. Schématiquement : le cheval joue avec le verrou de sa porte de boxe (le boxe étant le milieu dans lequel vit ce cheval). Celle-ci s’ouvre (rétroaction positive du comportement). Le cheval réitèrera son expérience et la répétition de la réussite fixera ce comportement. Il essayera quelque soit le boxe où on le placera. Pour éviter ce comportement « fugueur », si l’humain opte pour un système inaccessible au cheval : il opte pour le finalisme !!!
  • Insight ou compréhension brusque : engrangement d’informations de façon autonome puis restitution, c’est la version « do it yourself ! » du cognitivisme. L’individu repère une chose favorable découlant d’une action ou d’un signal. Il provoque spontanément et volontairement l’action pour obtenir la chose favorable. C’est aussi le cas typique des animaux qui mémorisent des mots sans que les humains ne leur aient appris mais simplement parce que le mot est régulièrement utilisé dans une situation gratifiante.
  • Constructivisme : c’est l’apprentissage qui découle d’une réflexion intérieure, du cheminement de la pensée.

 

Il existe également des comportements pathologiques que relèvent de dérives de l’apprentissage. C’est le cas des leurres (par exemple l’excitation de l’étalon reproducteur à la vue du mannequin servant à recueillir sa semence, la présence de l’humain dans le boxe lors de la mise bas est aussi un leurre qui peut être à l’origine de comportements pathologiques).

La bonne rétroaction d’un comportement peut induire ce que l’on appelle une pathologie dérivative, en déclenchant chez l’individu un signal supra-normal. Monsieur Barrey donne l’exemple des corbeaux qui normalement privilégient les branches d’épineux pour construire leur nid. Dans une région, ils ont trouvés des bouts de fils de fer barbelés et les ont utilisés. Cela a permit une construction plus rapide, plus solide. Du coup les corbeaux se sont mis en quête de barbelés plutôt de branches épineuses et le taux de mortalité des oisillons a augmenté dans cette population de corbeaux.

 

Les 3 techniques de l’apprentissage sont :

  • la facilitation : amélioration du mouvement progressivement. C’est par exemple le choix d’un angle progressif dans l’apprentissage de l’épaule en dedans.
  • l’habituation : évanouissement de la réponse à un stimulus non renforcé, répété un grand nombre de fois (diminution des liaisons synaptiques). C’est l’acceptation du tapis de selle qui, à force d’être posé sur le dos du cheval avec douceur, ne provoque plus de tressaillements de la peau ni d’inquiétude.
  • La sensibilisation : abaissement du seuil de déclenchement des fonctions sensorielles (augmentation des liaisons synaptiques). La réponse est recherchée pour une demande de faible intensité : la leçon de jambe pour aboutir au souffle de la botte.

 

Dans tout le vivant, lorsqu’une action faible se répète la réponse finie par disparaître. Ce n’est pas le système musculaire qui est en jeu, c’est le système nerveux.

L’habituation à court terme est réversible car elle correspond à la mise en dormance des liaisons synaptiques contrairement à l’habituation à long terme qui entraîne la disparition des liaisons. En cas de répétition intensive, la résorption des synapses s’opère en moins de 3 semaines. De plus ce mode est très sélectif (biotope, zone, contexte, etc.). Le moindre élément changeant peut demander de recommencer la manipulation.

La méthode par sensibilisation est le mode d’apprentissage le plus primitif, plus primitif encore que le mode pavlovien.

Les apprentissages de type associatifs sont des modes supérieurs d’apprentissage, ils font appel aux capacités cognitives.

Les liaisons synaptiques sont des « filaments » qui relient les cellules. Ces liaisons s’apparentent à des « voies de communication » entre les neurones ou entre des neurones
et des cellules.

 

Plusieurs types de mémoires :

Mémoire déclarative : Elle permet de raconter ce que l’on sait.

Mémoire procédurale ou implicite : permet d’effectuer des opérations locomotrices plus ou moins complexes sans y penser (faire du vélo par exemple), c’est la mémoire du savoir-faire.

Mémoire sémantique ou abstraite : le sens des mots, les concepts comme la notion du oui et du non par exemple ou du bien et du mal.

Mémoire épisodique : autobiographique, le souvenir du passé, de l’enfance, des évènements, des lieux, des noms. Elle est très liée à l’affectif.

Ces mémoires font partie de la mémoire à long terme.

Il y a aussi des mémoires à court terme :

Mémoire du travail : elle permet de retenir une ou plusieurs informations temporairement.

Mémoire sensorielle : elle permet la reconnaissance des objets, des parfums, des bruits,…

Toutes des mémoires sont en liaisons et participent au traitement et au classement des informations.

 

De la nécessité du sommeil :

Le sommeil fixe les apprentissages et répare les lésions physiologiques.

Le sommeil du cheval comprend environ 20 min de sommeil paradoxal par 24 heures, pour l’homme il s’agit de 2 heures par 24 heures.

La perturbation de cette phase de sommeil induit un déséquilibre.

La phase du sommeil profond correspond à une phase de sécrétion hormonale, notamment d’hormones de croissance dans la phase juvénile.

Lorsque le sommeil est perturbé, notamment lorsque sa durée est réduite, l’organisme privilégie le sommeil paradoxal sur le sommeil profond ce qui entraîne un déficit d’hormone de croissance.

 

 

Apprentissage de type « pavlovien »

Le principe pavlovien intervient très peu dans la vie animale. Jean-Claude BARREY indique que Pavlov a fait une erreur d’interprétation dans son analyse comportementale car trop de facteurs artificiels intervenaient pour avoir une compréhension juste du résultat.

Le temps de la recherche, comportement d’appétence, correspond à une phase de frustration. En l’absence de signal déclencheur, donc sans solution trouvée, il y a inhibition de l’action. (Voir schéma de Lorenz-Graig)

Au cours de ces expérience, Pavlov n’a en fait que déclenché l’inhibition de l’action.

Les renforcements
Pour aider à la fixation des apprentissages, il existe plusieurs types de renforcements :

Renforcement positif : récompense, félicitation... c’est le vecteur d’apprentissage optimum, celui qu’il faut privilégier.

Renforcement négatif : contention, douleur, etc.

Punition positive : augmentation de la contention ou de la douleur, etc.

Punition négative : privation de liberté, de nourriture, etc.
Les éléments de renforcement peuvent être directs s’ils répondent un besoin essentiel comme par exemple la nourriture, le contact social, etc. Il existe aussi des éléments indirects de renforcement positif qui nécessitent un apprentissage préalable, c’est le cas des jouets.

L’homéostasie : la recherche de l’équilibre intérieur.

Le terme de confort ou d’inconfort est impropre car, en éthologie, sémantiquement, il ne correspond à rien. Il s’agit en fait d’homéostasie. Ce terme définit l’équilibre interne d’un être et cet équilibre ne réside pas forcément dans le confort, il s’agit du maintien des paramètres biologiques de l'organisme à un niveau « n » équivalent à un état normal. En effet dans une situation d’agression, un cheval qui va choisir une fuite au triple galop n’est pas dans une situation confortable. Pourtant, ce choix lui permet de retrouver son homéostasie car il satisfait un besoin de mise en sécurité auquel ce galop consommateur d’effort répond et qui lui permet de remettre au niveau « n » les paramètres vitaux.

Donc pour résoudre un problème, un animal peut opter pour un inconfort.

En cas d’impossibilité à retrouver son homéostasie, l’animal développe une activité constante de dérivation (par exemple des stéréotypies autrement appelées « tics »). Ce comportement pathologique adaptatif précède l’inhibition de l’action. En d’autres termes, l’animal accepte toujours le moindre mal et présente des comportements lui permettant d’évacuer des tension internes lorsqu’il ne parvient pas a satisfaire ses besoins.

 

Soumission ou adaptation ?

En éthologie, l’adaptation est la possibilité de conserver une autonomie motrice identique dans un milieu différent. A contrario, la soumission est l’impossibilité de conserver une autonomie motrice dans un milieu différent, l’obligation de modifier son comportement à cause d’une intervention extérieure avec, pour conséquence, une modification physiologique. Par exemple, les astronautes dans leur capsule spatiale sont en situation de soumission…Tout comme le cheval dans son box : modification du rythme alimentaire et du rythme de déplacement, des échanges sociaux…

La vie en box est un exemple de soumission : la bile du cheval est produite en goutte à goutte permanent dans son estomac, car il ne possède pas de vésicule biliaire. Son organisme est conçu pour être alimenté tout au long de la journée. Or, en box, la distribution de rations 2 à 3 fois par jour ne répond pas du tout à son besoin physiologique. Il est en déficit d’apport alimentaire au cours de la journée et reçoit une quantité trop importante 2 à 3 fois. Même s’il a à disposition de la paille et du foin, l’apport de ses 3 repas riches est inadéquat par rapport sa production de bile.

Normalement, le repas est donné en compensation du déficit alimentaire provoqué par l’occupation au travail empêchant la continuité de la prise alimentaire.

hypothalamo-hypophyso-surrénal ou axe H. H. A.

Le corps et les émotions sont intimement liés grâce au cerveau.

En cas de stress, c'est le cerveau des émotions (système limbique) qui réagit. L'amygdale temporale est un véritable système d'alarme, qui envoie ses messagers chimiques vers l'hypothalamus. Le signal est aussitôt relayé vers l'hypophyse, puis vers les capsules surrénales qui libèrent différentes hormones pour gérer la situation de stress ou à défaut « déconnecter le système sensoriel » temporairement ou définitivement.

La mobilisation de l’axe HHA est normale dans la mesure de situations comparables à un environnement normal. Ainsi, les herbivores sont programmés pour gérer des situations liées à la peur et à l’agression lorsque ces phénomènes relèvent de scénarios « normaux » pour l’espèce.

En revanche, dans une situation dénaturée, telle que peut l’être un débourrage, l’organisme du cheval saura gérer un certain seuil de stress sans dommage s’il parvient à trouver une issue apaisante (homéostasie) dans une limite de temps admissible physiologiquement. En l’absence de solution compatible avec sa nature, l’axe HHA va agir comme une soupape de sécurité pour préserver la vie. N’oublions pas que le dessein universel de tout organisme vivant est la préservation de l’espèce ! Pour désamorce la bombe, l’axe HHA coupe les fils ! Définitivement.

La surmobilisation de l’axe HHA libère des radicaux libres, produits en trop grande quantité, l’organisme ne peut les éliminer comme il le ferait dans une situation de stress admissible, ces radicaux attaquent alors les neurones et détruisent les cellules.

 

Le poulain et son aventure équestre

Toutes manipulations effectuées sur un poulain, qu’elles soient positives ou négatives, ont des répercutions comportementales définitives.

Le programme d’attachement du poulain à sa mère s’effectue au cours de 3 premières semaines. Toute intervention humaine dans cette période compromet la solidification du lien entre la mère et son petit. Seule la mère peut transmettre certains apprentissages à son jeune. L’humain ne peut en aucun cas se substituer à elle pour toute une partie des acquis indispensables à l’équilibre comportemental du poulain. Il est prouvé scientifiquement que l’absence d’intervention humaine sur le poulain pendant ces 3 premières semaines n’empêchera absolument pas le poulain d’être correctement éduqué et de s’attacher affectivement par la suite à l’humain.

La simple présence de l’humain dans le champ de vision du poulain à sa naissance peut le tromper, il est important qu’il se dirige vers sa mère sans hésitation entre elle ou « autre chose ». La première odeur qu’il doit percevoir est celle de sa mère. C’est comme cela qu’il la reconnaitra « en tant que mentor » tout autant que « mère ».

Le sevrage lacté intervient vers 8 mois, le sevrage affectif est plus tardif et plus progressif que le sevrage lacté. L’idéal est de placer le poulain dans un groupe de substitution avec des individus du même âge. Tant que le jeune tète, il ne peut pas prendre son autonomie. Il ne faut jamais séparer un poulain si c’est pour le mettre seul. L’isolement est un traumatisme important : à l’âge adulte, les jeunes marqués par ce genre d’expériences manifestent une grande difficulté à être seul, notamment par des cris d’appels, un hyper attachement affectif à leur(s) compagnon(s) qu’il(s) soi(en)t cheval, humain ou autre.

Le débourrage est une soumission. Il n’en demeure pas moins que cette phase de soumission peut se dérouler dans des conditions de moindres traumatismes. C’est la phase préalable de familiarisation, équivalente à des relations sociales, non inhibitrice, qui va préparer au débourrage. Tout ce qui intègre de l’anormal (acceptation d’objets, manipulations techniques) appartient à la phase du débourrage.

En considération de tous les éléments cognitifs et physiologiques scientifiquement admis à ce jour, on peut affirmer que tout débourrage se déroulant en moins de 3 semaines relève de l’inhibition totale de l’action. Dans cas les plus expéditifs (1 heure, un jour, une semaine), on aboutit à des troubles de l’amygdale temporal qui se reconnaît par un profil désafairenté de l’animal. Il s’agir d’une inhibition définitive par autodestruction biochimique des centres sensoriels. (Animal montrant peu d’intérêt pour son environnement, ayant peu d’interactivité avec les autres, peu réactif malgré les changements de situations, les événements qui se produisent autour de lui, ne manifestant pas de curiosité)

Familiarisation : proximité avec l’humain, contacts physiques (caresses, pansage basique), suivre en main, apprentissage de l’attache, du box, du van…

Le débourrage : curage des pieds, acceptation du harnachement (licol, tapis, mors, selle, sangle, protections, stick, chambrière, tondeuse, jet d’eau, couvertures), du portage du cavalier, intégration des ordres de marche au pas, au trot, au galop, des directions et de l’arrêt. L’apprentissage du surfaix ne préjuge pas de l’apprentissage à la selle.

La familiarisation peut débuter très rapidement après la naissance en respectant toutefois les 3 semaines d’exclusif attachement à la mère. Il est intéressant de savoir que le contact de l’humain avec la mère, en présence du poulain, est un vecteur important d’acceptation et d’apprentissage pour le poulain. De cette façon le poulain reçoit de sa mère un exemple comportemental dans l’interaction avec l’humain sans risque. Durant les 3 premières semaines, si la jument l’accepte on peut donc poursuivre les échanges sociaux habituels avec elle pour mieux se faire accepter par la suite par le poulain lorsqu’on rentrera en contact direct avec lui.

Le débourrage ne doit pas démarrer avant 2 ans ½ et pas après 4 ans. Il peut ensuite se poursuivre jusqu’à 6 ans sans problème, voire au delà. L’usage de la voix fonctionne par apprentissage pavlovien et doit toujours être assimilé au geste.


L’apprentissage du travail équestre commence avec l’impulsion. L’impulsion, c’est l’activation de la formation réticulée. C’est un système cérébral complexe qui régule l’excitabilité et la veille de tout individu. C’est ce qu’on appelle aussi l’influx nerveux. C’est un comportement volontaire qui mobilise les fonctions motrices et même sensori-motrices chez le cheval, car il est doté de « neurones bipolaires », Ces neurones combinent la réception sensorielle et l’action motrice.

La formation réticulée s’enclenche par un stimulus un peu plus fort que d’habitude.

L’impulsion « innée » de certains chevaux est en fait la manifestation d’une plus grande réceptivité aux stimuli environnementaux. Il faut surtout retenir qu’elle relève d’une action motrice volontaire.

Le débourrage est fondateur de la relation future dans l’activité équestre, il est donc important de veiller à ne jamais aller trop vite et trop loin avec le poulain.

Il est aussi important de veiller à ne rien faire dans le travail que le jeune cheval puisse assimiler à l’agression ou à un contexte d’agression : galop rapide, allongement au trot, toutes accélérations, précipitations, modifications brusques des allures, transitions brusques…

Il faut préférer des séances très courtes, d’environ 20 minutes, même 1 à 3 fois par jour, plutôt des séances plus longues et très espacées.

 

 

La phase d’habituation à la charge est importante et souvent négligée. Ce n’est pas parce que le cheval a accepté d’avoir un poids sur son dos qu’il est capable de le gérer. Cela modifie considérablement son équilibre, ses sensations motrices. Il a besoin d’apprendre à gérer cela avant que l’on n’exige plus de lui. Tant qu’il n’est pas totalement serein en longe, à toutes les allures et transitions avec ce poids, « les commandes » doivent restées au longeur et le cavalier en selle ne doit pas intervenir.

 

Travail du jeune cheval

La position de base, dans un premier temps, est une encolure presque horizontale, nez en avant.

Le jeune cheval oriente naturellement son énergie vers l’avant et non vers le haut. Il est important au début du travail de respecter cette locomotion naturelle, de même que le fort balancier de l’encolure. La main doit suivre ce balancier par l’écartement des mains selon le principe du pantographe : avec des rênes tenues assez longues, les mains sont exagérément écartées lorsque le cheval porte sa tête haute et lorsqu’il la descend, les mains se rapprochent pour suivre son mouvement sans se heurter à la bouche. L’objectif est de n’exercer aucune traction, aucun mouvement vers l’arrière et le haut pour préserver la locomotion naturelle.

Le galop peut intervenir assez tôt, mais sans précipitation, afin de ne pas induire un comportement d’appétence pour la fuite.

Peu à peu, on recherche l’abaissement des hanches dans les exercices de manège. Ce qui permettra en conséquence, d’orienter progressivement l’énergie vers le haut et de raccourcir le polygone de sustentation.

D’une façon générale, tous nos comportements de primates sont gênants en équitation, il faut lutter contre nos appétences de primates comme, par exemple, le besoin d’avoir quelque chose dans les mains. En effet, la façon de tenir les rênes a une influence sur l’action, mais révèle aussi le système relationnel que nous choisissons spontanément. Ainsi la pronation, prise main à plat, pouces vers l’intérieur, reflète une situation de sauvegarde chez l’homme, elle traduit souvent un déséquilibre et induit une certaine raideur musculaire du bras. La force exercée en pronation est plus grande sans que nous n’en ayons conscience. La supination, paume verticale, pouces vers le haut, n’est possible qu’en situation d’équilibre stable. De même l’alignement mors/mains/coudes assure plus de finesse perceptive, un meilleur contrôle de la perception et de l’exercice « des forces » de part et d’autres.

 

Les définitions de Jean-Claude BARREY sur
  • Agir : augmenter l’intensité plus vite que la résistance du cheval
  • Céder : diminuer l’intensité d’une aide plus vite que la résistance du cheval
  • Résister : maintenir l’intensité d’une aide égale à la résistance du cheval.
 

Pour Jean-Claude BARREY, la rotation du dos en équitation est à proscrire car le cheval lui même ne peut en faire donc il s’agit d’une incohérence pour lui, notamment dans la perspective d’une équitation basée sur l’isopraxie. Le changement de direction doit s’opérer par un report de poids du cavalier vers l’intérieur du cercle avec un ploiement des côtes qui entraîne l’abaissement de l‘épaule intérieure du cavalier.

Jean-Claude BARREY indique que la cohérence des aides avec la locomotion du cheval est fondamentale et que toute désynchronisation génère automatiquement des comportements pathogènes : bât à la main, boiterie, claquement de dents,…
Octobre 2008

Et pour finir, je ne résiste pas au plaisir de vous raconter le débourrage par habituation de l’amibe dans un round pen !!! Monsieur Barrey nous ayant fait une brillante interprétation de l’amibe !

L’amibe est un organisme monocellulaire. C’est le plus petit organisme vivant : une cellule unique mais ô combien attachante sous les traits de Jean-Claude.

Le lieu du crime est un round pen… Mais un round pen à la taille d’une amibe bien sûr, c’est à dire une micro, micro goutte d’eau.

Tout cela se déroule sur une lamelle et sous l’œil perçant d’un performant microscope.

L’amibe JC se promène, guillerette et candide, dans sa goutte d’eau, nageant paisiblement. Tout baigne !

Un micron de micron de goutte de jus de citron est introduit avec par un scientifique pervers dans le round pen. Amibe, chemin faisant, rencontre citron : « AAAAAARgh » hurle-t-elle à son contact en faisant brusquement demi-tour. Puis, elle se calme, reprend les esprits qu’elle n’a pas et continue sa nage circulaire… Mais la voici à nouveau au contact de citron : « AAAAAARgh » crie-t-elle en faisant encore demi-tour, toute perturbée par tant d’acidité !
Elle finit encore par s’apaiser et reprend son errance aquatique et toujours aussi circulaire…

De nouveau se profile citron : « ah ? » fait l’amibe qui repart dans le sens inverse…

Mais à nouveau encore le citron croise sa route : « et merde » fait l’amibe en le traversant sans broncher !!!

Et voilà : un joli débourrage au citron par habituation !!!!

 


 

Pour terminer,

un texte très intéressant du Docteur Deb Bennet, de l'Equine Studies Institute, qui décrit le processus de croissance des chevaux :

« Tous les Chevaux, de toutes les races, se développent à la même vitesse du point de vue du squelette
J’aimerais débattre du concept de la maturité du squelette. Si un cheval de 2 ans et demi n’a pas atteint la maturité, ce n’est pas parce qu’il appartient à une race tardive ou un individu qui se développe lentement. Cela n’existe pas d’un point de vue du squelette : Aucun cheval sur la terre, de n’importe quelle race, à n’importe quelle époque n’a jamais atteint sa maturité avant l’âge de six ans (plus ou moins 6 mois). Donc, par exemple, le Quarter Horse n’est pas une race précoce, pas plus que l’arabe n’est une race tardive. Leurs squelettes se développent de la même manière. Cette information peut paraître choquante pour beaucoup de gens qui pensent que débourrer leur cheval sous la selle à deux ans est ce qu’ils doivent faire à cause de sa race ou de son apparente maturité. Cela demande également une clarification quant à ce que j’appelle maturité.

Quand est-ce que le squelette du cheval atteint sa maturité?
A peu près tout le monde a entendu parler des cartilages de croissance et, généralement, quand je leur demande, beaucoup me répondent que les cartilages de croissance se situent quelque part dans le genou du cheval (en fait ceux que ces gens connaissent sont situés en dessous du radius-ulna juste au dessus du genou). Ce que les gens ne réalisent pas, c’est qu’il y a des cartilages de croissance de chaque côté de chaque os derrière le crâne et dans le cas de certains os, (comme le bassin qui a beaucoup ‘d’angles’) il y a de multiples cartilages de croissance.

Est-ce que cela veut dire que vous devez attendre que tous ces cartilages de croissance se soient ossifiés avant de monter votre jeune cheval ? Non, mais plus vous attendez, moins de risques vous prenez. Les propriétaires et professionnels doivent réaliser qu’il existe un « agenda » d’ossification défini et facile à retenir. – et ensuite prendre leur décision quand monter leur cheval sur la base de cette connaissance plutôt que sur la base de l’apparence extérieure du cheval. Parce qu’il y a des races, le Quarter Horse entre autres, qui ont été conçues de telle manière qu’ils paraissent ‘matures’ bien avant qu’ils ne le soient en réalité. Cela défavorise ces chevaux, soit par l’ignorance du processus d’ossification ou parce que les gens préfèrent suivre leur propre agenda (en vue de la compétition par exemple) que de s’inquiéter du bien-être du cheval.

Si vous faites partie des personnes pour qui débourrer veut dire monter, alors vous êtes mieux de ne pas débourrer votre cheval avant quatre ans. Selon la méthode traditionnelle, cela donnerait ceci : introduisez toutes sortes d’équipements et de situations quand il a deux ans, montez et descendez de son dos quand il en a trois et commencez à vous mettre en selle et à lui apprendre la direction à quatre ans, apprenez-lui son job quel qu’il soit à 5 ans pour qu’il soit ‘mis’ à six ans. (comprendre « mis » par : prêt pour un entraînement plus soutenu).

Agenda de la conversion des cartilages de croissance en os (ossification)
Le processus de conversion des cartilages de croissance en os se fait de bas en haut de l’animal. En d’autres termes, plus on descend vers les sabots, plus tôt la fusion des cartilages aura lieu et plus on se rapproche du dos de l’animal, plus cette fusion se fait tard. Le premier cartilage à s’ossifier, à la naissance, est la troisième phalange (os du pied). Dans l’ordre croissant viennent ensuite :

• Deuxième phalange – haut et bas – entre la naissance et 6 mois.
• Première phalange – haut et bas – entre 6 mois et 1 ans.
• Canon – haut et bas – entre 8 mois et 1.5 ans.
• Petits os du “genou” –entre 1.5 an et 2.5 ans.
• Bas du radius-ulna –entre 2 ans et 2.5 ans.
• Portion “porteuse” du glenoïde en haut du radius entre 2.5 ans et 3 ans.
• Humérus – haut et bas – entre 3ans et 3.5 ans.
• Omoplate – portion porteuse (bas) – entre 3.5 ans et 4 ans
• Postérieurs – bas identique aux antérieurs ci-dessus.
• Jarret – cette articulation est « tardive » vu sa place assez « basse ». Les cartilages de croissance entre le tibia et le tarse ne fusionnent (s’ossifient) pas avant que le cheval n’ait quatre ans (raison pour laquelle les jarrets sont connus comme étant un « point faible » et est même documenté dans la littérature du 18e siècle)
• Tibia – haut et bas, entre 3 ans et 3.5 ans
• Fémur – haut et bas, entre 3 ans et 3.5 ans
• Encolure – entre 2.5 ans et 3 ans
• Bassin – les cartilages de croissance des pointes de la hanche, dessus de la croupe et pointe de la fesse (tuber ischii) – entre 3 et 4 ans.

Et quelle partie du squelette est la dernière à s’ossifier pensez-vous ? La colonne vertébrale bien sûr. Un cheval a normalement 32 vertèbres entre l’arrière de son crâne et la naissance de la queue, et il y a plusieurs cartilages de croissance sur chacune d’entre elles. Les vertèbres ne terminent pas leur ossification avant que le cheval ait atteint au moins 5 ans et demi (et ceci concerne un petit cheval massif, plus le cou du cheval est long, plus tard les fusions se produiront… et pour un mâle, vous ajoutez systématiquement six mois. Donc pour un cheval d’1m70 de type demi-sang, cette maturité peut n'être complète qu’à 8 ans.)

Les dernières vertèbres à fusionner complètement sont celles à la base de l’encolure (raison pour laquelle les chevaux ayant un cou plus long peuvent atteindre leur maturité après 6 ans – c’est la base qui grandit encore). Donc vous devez être prudents – très prudents – de ne jamais forcer l’encolure d’une jeune cheval (par exemple lui apprendre l’attache en le laissant se débattre). »